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 Jazz S. Lavingston [U.C]

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Jazz S. Lavingston
Jazz S. Lavingston

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tu es. tu seras. tu deviendras. #SBAFF# fait ta fiche p'tit :)


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Jazz S. Lavingston [U.C] Vide
MessageSujet: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] EmptyDim 23 Aoû - 1:48

Jazz S. Lavingston [U.C] Avmeganfoxnb8
feat. Megan Fox'


« la personne que tu es »

•• noms et prénoms : Lavingston Jezabel Sarah, dite " Jazz ".
•• âge : 17 ans
•• date de naissance : Un certain 21 septembre 1993

•• description de votre physique :
Son visage se mua en une grimace de dégout, manifestation physique de la haine vouée au corps qui abritait son âme. Pourquoi ? Pourquoi cette beauté ineffable et intarissable ? Pourquoi … Question incessamment répétée, semblant n’avoir pour seule réponse qu’un silence lourd de sens. « Parce que », lui avait répondu sa mère le plus simplement du monde. Parce que … réponse bien trop dérisoire, dénuée de véritable explication. Réponse n’ayant aucun intérêt, représentant l’absence d’arguments valables à donner. Dans ce cas-là, ne valait-il pas mieux ne pas répondre ?
Lentement, son doigt se posa sur la psyché lui renvoyant son image, glissa de quelques centimètres sur le verre dans un grincement irritant. Fascination … Dégoût … Haine … Comment savoir à présent ? L’esprit divisé par ces trois sentiments, elle ne savait plus que penser. Seconde observation, plus en détail, cette fois …
Ce qui la frappa en premier, ce fut cette apparence singulière, cet air endormi, le nez en l’air à contempler ses rêves, ce qui, avait-elle remarqué, avait le don d’exaspérer ses interlocuteurs. Qu’importe, elle s’en fichait pas mal. Venait ensuite sa silhouette mince, grêle, ainsi que ses mains veinées de bleu … Et puis … encore et toujours cette nette impression de fragilité qui se dégageait de sa personne. Comme une ombre prête à s’éclipser, comme si, à seulement 17 ans, elle n’était plus qu’un soupir. Le souffle haletant, l’œil hagard, souvent recroquevillée sur elle-même, comme voutée sous un poids trop lourd pour elle : le poids de la vie. Il y avait aussi ces cernes violacées qui venaient souligner son regard … Et, malgré tous ces défauts esthétiques, elle était belle : Son visage était encadré d’une chevelure sombre, très légèrement ondulée et tombant en cascade sur ses épaules constamment voutées. Derrière ses paupières couvertes de fard noir brillaient deux yeux d’anthracites, ourlés de sourcils noirs d’encre. Noirs comme sa vie. Noirs comme son cœur … Son regard était doux et rêveur, parfois absent, alors que des reflets bleus dansaient dans ses pupilles, parfois remarquable d’acuité, les instants où, confrontée aux autres, elle parvenait à se détacher de son monde. C’était ce que lui répétait sa mère. « Ses arguments », qu’elle disait. Alors Jazz l’avait prise au mot. Pour le reste, rien de bien extraordinaire : un visage fin et anguleux, des pommettes hautes et légèrement saillantes, ce qui, avait-elle constaté, avait le malheur d’accentuer l’impression de fragilité constante qui se dégageait de sa personne. Des lèvres claires, semblables à un bouton de rose éperdu au milieu de la pâleur de sa peau venaient clore l’image de son visage aux traits raffinés, tout en nuance. Des lèvres qu’elle avait tendance à mordre dans les moments d’angoisse, tandis qu’elles demeuraient toujours entrouvertes lorsqu’elle s’envolait dans ses rêveries. A bien y réfléchir, elle n’était pas si belle que ça … Son physique semblait être celui, typique, d’une poupée de porcelaine. Seul son nez, légèrement aquilin, et l’étrange lueur qui brillait dans ses yeux venaient conférer du caractère à sa physionomie douce, placée sous le signe de l’effacement.
Rassurée, son regard s’éloigna peu à peu de la psyché, de son reflet … Elle n’était pas « extrêmement belle », du moins essayait-elle de s'en convaincre, et c’était mieux ainsi : moins elle attirerait les regards, mieux elle se porterait. Seul un observateur attentif aurait pu trouver une certaine distinction dans sa façon d’être. Comme un charme délicieusement daté, une élégance discrète. Rien de plus que cette légère impression qui se dégageait en sa présence, ce soupçon de mélancolie qu’on ne saurait expliquer.



•• description de votre caractère :
Elle avait peur de tout, mais par-dessus tout, elle avait peur d’elle-même …
C’est la peur qui guide chacun des pas de Jazz. C’est elle qui la pousse dans ses derniers retranchements, qui lui susurre au creux de l’oreille le moindre de ses maux, c’est elle qui fait revivre ce passé encore trop vif, c’est elle qui lui fait miroiter de douces chimères, c’est elle qui s’amuse à ses dépends pour faire d’elle un jouet inoffensif, subissant toutes ces crises. Despotique, violente, haineuse et douce, elle est partout, s’insinuant dans chacun de ses pores, s’emparant de son cerveau, étalant ses appâts et les voluptés de la folie.
Hantée par la conviction que l’on assiste à la fin d’un monde, d’une époque, Jazz se tourne désespérément vers son passé. Fuyant son quotidien dans l’Histoire et les histoires, elle se prend souvent à rêver d’un hypothétique et fantasmatique « bon vieux temps », où la Terre était plus jeune et où les guerres n’avaient pas ravagé les territoires. Issue d’une culture qui a connu durant longtemps le morcellement et la division, elle tente de trouver réponse à ses blessures identitaires. S’adonnant souvent à la rêverie, elle s’attèle volontiers aux travaux de l’esprit et s’intéresse tout particulièrement à l’Art qui, selon elle, peut seul amener à une meilleure compréhension de soi-même. Perdue dans un monde qu’elle ne reconnaît pas comme le sien, Jazz compense par son imagination et sa créativité, se créant des univers, par les mots et les couleurs. On pourra cependant trouver quelque chose d’assez obsessionnel chez elle dans son intérêt pour les belles choses : la jeune fille enchaîne sans suite les collections, papillonne d’un domaine à l’autre sans facilement se fixer. N’y a-t-il pas là volonté de combler une forme de manque ?
Distante et timide, elle exècre toute forme de familiarité, et n’apprécie pas que l’on s’approche trop d’elle. Cela tient en partie de sa conception des relations humaines et de la culture, qui apparaît comme bien dépassée, en ce 21ème siècle. Elle peut s’en défendre : Jazz suit le modèle aristocratique de l’oisif ne s’instruisant que pour elle-même. Elle bâtit des relations assez lentement, semblant toujours chercher à marquer une distance avec l’autre, ce qu’elle fait notamment à travers la langue. Vouvoiement, mots rares et tournures archaïques représentant pour elle une barrière plus ou moins opaque. Malgré cela, elle rêve souvent de trouver des interlocuteurs capables de l’approcher et de la comprendre. Travailleuse dans les matières qui l’intéressent, ennemie des inutiles abstractions de la science, il n’est pas impossible qu’elle trouve un terrain d’entente avec certains de ses camarades.
Au final, autour de ces propositions éparses, il apparaît que cette jeune fille cherche à se construire une identité. Issue d’une nation brisée et héritière du traumatisme de la guerre, face à un monde où toutes les anciennes valeurs se sont retrouvées remises en cause, Jazz tente de mieux se comprendre elle-même, et de mieux vivre. Ce qui ne se fait pas sans quelques angoisses et crises existentielles.
Au demeurant, elle se montre parfois étonnamment lucide par rapport à ses conduites de fuite ou ses questionnements identitaires, et se montre capable d’auto-dérision. Le rire de distanciation, le sourire mélancolique.
Les manies de Jazz sont diverses et variées. La nuit, elle est une affreuse dormeuse, parlant dans son sommeil, bougeant énormément, tirant la couette sur elle jusqu’à s’y enrouler. Son apparence maladivement fragile et craintive, quant à elle, n’est que le fruit de sa phobie : le manque d’air, l’apnée, le dénuement d’oxygène la paniquent irrémédiablement. Quelques secondes sous l’eau suffisent pour qu’elle sombre en pleine crise d’angoisse. Ainsi, l’eau et les hauteurs, lieux où la respiration est difficile, voir impossible, projettent en elle une sourde inquiétude, inévitable.


« derrière ce personnage, qui s'y cache »

    •• prénom/pseudo :
    •• âge :
    •• fréquence de connexion :
    •• niveau rp :
    Spoiler:
    •• comment as-tu connu le forum :
    •• as-tu lu le réglement ? alors quel est le code :
    Spoiler:


Dernière édition par Jazz S. Lavingston le Dim 23 Aoû - 16:26, édité 13 fois
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Jacob Black
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MessageSujet: Re: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] EmptyDim 23 Aoû - 1:57

    *bave*
    Meg.. meg... MEGAAAN :riiiiires:
    *ravale sa salive et reprends un air sérieux*

    Bienvenue petite humaine ! Jazz S. Lavingston [U.C] 185784
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Leah Clearwater
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MessageSujet: Re: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] EmptyDim 23 Aoû - 9:36

Bienvenue!
Jacob qu'en Bella verra sa tu va t'en prendre une!
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MessageSujet: Re: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] EmptyDim 23 Aoû - 10:13

    W E L C O M E

    Je te souhaite une bonne continuation =)
    Et un bon jeu parmis nous lorsque tu seras validée.

    (Là je vais dire un truc qui n'as rien a voir mais: Jacob, ton ava ♥ Sublime)
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vous avez dit aimant à danger ? peut-être.


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MessageSujet: Re: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] EmptyDim 23 Aoû - 10:25

    Bienvenue !!
    Megan ♥️♥️
    Bonne chance pour la suite de ta fiche ^^
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MessageSujet: Re: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] EmptyDim 23 Aoû - 11:38

    ( Merci Memett' ♥ )

    Megan a beau être une bombe, Bella sera toujours mienne, Leah.
    Elle n'a aucune raison de me gifler =OO

    Sur ce, bonne chance pour ta fiche Mamzelle ^^
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Isabella Swan
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MessageSujet: Re: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] EmptyDim 23 Aoû - 11:58

mouais euh Jake t'aurait pu t'abstenir ...

BIENVENUUUUUE ♥️
si t'a des questions n'hésite pas Smile
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MessageSujet: Re: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] EmptyDim 23 Aoû - 12:28

Oh Mushi na vous <3

Bella :') Pas d'inquiétude, je ne toucherais pas à Jacob =')

[J'éditerais ce spot pour l'histoire ^-^]
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Esmée E. Cullen
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MessageSujet: Re: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] EmptyDim 23 Aoû - 13:29

    Bienvenue. Smile
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MessageSujet: Re: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] EmptyDim 23 Aoû - 13:40

Bienvenue Jazz (j'ai eu une lueur d'espoir qu'il s'agisait de Jasper XD)
Bonne chance pour la suite de ta fiche ; )
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MessageSujet: Re: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] EmptyDim 23 Aoû - 13:52

« l'histoire d'un enfant que j'ai été,
l'histoire d'un aimant à danger »



    Chapitre I - 'Vienne au crépuscule'.


    [1993 – 79 ans plus tôt éclatait le premier grand conflit du XXème siècle.]

    C’était l’été. Des fruits gâtés gisaient sur le sol, béants, comme éclatés. Offrant leur chair corrompue à la pourriture. Le soleil se couchait, baigné de pourpre, et un vent frais venait de se lever, annonciateur d’orage dans la moiteur de l’atmosphère. Terminées, les heures d’abondance, et dans l’été qui s’endormait pointaient les premières lueurs d’automne. C’est à cette période que Jezabel est née. A Vienne, antique cité des arts, berceau d’un pays en morceaux. L’Autriche, voisine de l’Allemagne, avait beaucoup souffert des années de guerre. Les murs couverts de cendre, les tours chancelantes, d’anciens bâtiments gisant, vestiges d’une culture oubliée. Son père était d’origine américaine, d’où son nom : Lavingston. Sa mère, quant à elle, faisait partie des autrichiens germanophones - il paraîtrait même qu’elle aurait été une activiste connue du parti pangermaniste. Sachant l’image que l’Allemagne, alliée de la Chine lors des conflits, gardait à l’époque, cela n’a pas rendu la vie facile.

    [1999 – Massacre sanglant d’attaquants tibétains en Chine.]

    La mère de Jazz perdit un enfant en couches. Quelques mois plus tard, les parents de Jazz se séparèrent d’un commun accord ; l’enfant resta avec sa mère, et son père se retira en Amérique, vers ses origines. Ses visites se firent de plus en plus sporadiques jusqu’à ce qu’un jour, sans un mot, il disparaisse. C’est à cette époque que la petite fille âgée de 6 ans, commença à manifester certains signes de mélancolie, que l’on attribua à la perte d’une petite sœur attendue et à la disparition de son père.
    Vienne se reconstruisait doucement sous les pluies et les brumes. De nouvelles tours de verre, froides et glacées, s’érigeaient à la place des anciens temples. Des peintures autrefois célèbres avaient été subtilisées dans les décombres des musées détruits. D’abord vendues au marché noir, elles finirent par se perdre et par être oubliées. Des espoirs renaissaient, l’humanité commençait à porter un nouveau regard sur elle-même, et l’Histoire suivait son cours.

    Chapitre II – 'Le monde est vieux, j’y consens …'



    [Juin 2003 – Il y a 79 ans mourait de tuberculose et de malnutrition Franz Kafka. ]


    Un jour, elle décida de l’entretenir du destin d’un peintre d’origine autrichienne : sa mère aimait lui conter ce genre d'histoire. Jeune homme admirateur d’un célèbre aîné, il monta à la capitale pour le rencontrer, lui vouant toute son admiration. Il dessina même en son honneur, et peignit son portrait ! Un grand nom de la peinture autrichienne ! Et les femmes qu’il représentait étaient si belles ! On dit qu’il commença à fréquenter la bonne société. Les images ont été perdues, mais elle, elle le savait, elle s’en souvenait, elle l’avait appris quelque part. Arrêtant de peindre, il avait vécu jusqu’à un âge respectable, menant une vie heureuse avec femmes et enfants, au seuil de la ville. Fenêtres ouvertes vers la campagne.

    Elle mentait. Cette effroyable pensée tomba comme un couperet. Jazz savait que sa mère mentait. L’éloquence qu’elle déployait la troublait d’autant plus : elle ne sentait pas la moindre hésitation dans cette voix si connue, pas le moindre mouvement pouvant trahir une gêne quelconque. Non, mais elle était sûr et certain qu’elle mentait ... Un flot d’informations, d’images, d’impressions la submergea. Sans savoir ce que cela signifiait, l’enfant se répétait en elle-même, mécaniquement : Non, Schiele n’avait pas peint de belles femmes. Non, ce n’était pas la beauté de l’ancien monde qu’il représentait. Non, il n’était pas mort heureux et vieux. Elle le savait, il était mort à 23 ans, trois jours après sa femme qui était enceinte. Le foyer en construction succombant sous le coup de la grippe espagnole. L’enfant vacilla sur sa chaise, le regard trouble. Sa mère, sans se rendre compte de son changement d’attitude, continuait ses belles histoires, restituant le récit idéalisé d’une histoire réinventée par les siècles, bercée du doux sentiment qu’elle détenait la réalité. L’enfant espérait à chaque instant qu’elle se taise, qu’elle laisse le silence s’installer entre eux, qu’elle s’éloigne, visiblement heureuse d’elle-même, persuadé de perpétrer la belle culture autrichienne en initiant ainsi sa fille.

    En elle se bousculaient, sans suite, d’autres voix, d’autres impressions, d’autres … Souvenirs. Jazz sentait, savait, retrouvait une réalité depuis longtemps enfouie, apparue pour elle seule. Barricades des rues de Paris, destructions, répression. Bien plus lointain, somnambulisme d’un riche duc du Béarn. Révoltes dans les rues, guillotines. Bûchers où une femme échevelée hurle à la mort. Cénacles littéraires d’un autre temps. Les images se succédaient, sans suite. Kaléidoscope de souvenirs …

    « Non ! »

    Jazz ouvrit les yeux, hébétée, comme réveillée par son propre cri. La pièce était vide, sa mère avait disparu dans la pièce voisine. On lui demanda à qui elle parlait.

    « Non … Rien … » murmura-t-elle dans un souffle.

    Une fois sa mère repartie, l’enfant se recroquevilla sur elle-même, dévorée d’angoisse.

    Chapitre III - 'Le monde n'est qu'une branloire pérenne.'



    C’était quelque chose d’étrange que ce port. Baignés de la fraîche lumière du matin, dormaient deux imposants bateaux à demi-immergés. Impressions confuses. Un brouillard qui se fait, progressivement. Les couleurs s’éclaircissent, les contours s’estompent. Elle ne se souvenait déjà plus.

    Alors que les portes de l’engin se refermaient lentement, Jazz jeta un dernier regard vers le ciel du matin. Songeant à ce pays qu’elle quittait, ne serait-ce que pour quelques années, à son propre passé qu’elle laissait derrière elle, alors qu’elle était condamnée à charrier éternellement celui des autres. Légers grincements. Plus qu’un mince filet de lumière. Les portes se fermaient.
    Et là surgit un souvenir, nourri de sons, d’odeurs, d’images précises. Un de ses souvenirs qui lui appartenait véritablement. Elle avait seize ans … Elle sentait presque la dureté des sièges sous elle, le rire des spectateurs, les odeurs d’huile rance. La rugosité du bois sous ses doigts, les musiques de fanfare. Un homme vêtu de rouge annonçant d’une voix de stentor l’incroyable, l’exceptionnel …

    Son nom de scène était ridicule, il fallait bien l’admettre. Etait-il d’ailleurs si beau que ça ? Un charme étrange émanait de Sir Saturnio, acrobate et saltimbanque. Les muscles saillants sous le maillot de corps, le sourire souligné de rouge, les formes disparaissant sous les volutes de tulle … Jazz avait longuement songé à lui, particulièrement troublée. Que trouvait-t-elle d’aussi attirant chez cet homme, de presque dix ans son aîné ? Elle tentait de se remémorer son visage. Des yeux soulignés de khôl, la sueur coulant sur la poudre de riz, le faux sourire esquissé au coin des deux lèvres à l’aide d’un crayon rougeâtre. Il n’avait pas manqué lors de son dernier numéro … - Etait-ce à elle ? - de jeter un regard engageant, dans sa direction …

    Jazz fronça les sourcils et tenta de reléguer ce souvenir dans un coin de sa trop imposante mémoire. L’appareil tanguait légèrement au gré des mouvements de l’eau. Comme bercée par ce lent mouvement, la jeune fille le voyait, ce jeune homme, passer d’un trapèze à l’autre ; elle le voyait sourire distraitement à ses déclarations enflammées, elle le voyait se donner à elle, s’abandonnant entre ses bras malhabiles. La jeune fille soupira en repensant à cet épisode. Eperdue, solitaire, elle avait cherché des réponses auprès de cet artiste au physique si singulier. Une complémentarité à retrouver, un échange à construire. Au final, elle n’avait rencontré qu’un être au rire gras et aux manières tapageuses. En cet homme, elle aurait souhaité trouver un double inversé, un reflet de ce qu’elle n’était pas, de ce qu’elle ne pouvait pas être. S’oublier un instant entre des bras plus forts que les siens, sans avoir à jouer la comédie des convenances, la comédie des sexes. A la place de l’entité protectrice qu’elle recherchait, Jazz avait eu en face d’elle un homme qui cédait complaisamment aux avances, impatient de jeter au placard les collants … Elle, c'était cette force, cette énergie vitale qu'elle aimait, qu'elle avait aimée, quand elle le voyait se lancer dans le vide, les yeux grands ouverts, les bras tendus vers l’abîme. Quand, insouciant, le sourire aux lèvres, il se laissait aller au vertige du monde.

    Quelques légères secousses ébranlèrent le bateau qui finit par s’immobiliser. Jazz sentit sa gorge se serrer. Oui, elle laissait quelque chose derrière elle. Outre sa mère qu’elle évitait depuis longtemps, elle y laissait des espoirs déçus.


« A savoir ! »


    Le personnage de Jazz se caractérise par une mémoire impressionnante. Cela n’a, à première vue, rien à voir avec une anomalie quelconque. Sauf que Jazz est écrasée par une Mémoire qui n’est pas la sienne. Son esprit, qui a parfois si peu de prise avec le présent, se retrouve envahi d’impressions diverses, de faits passés, de réalités vieilles de plusieurs siècles qu’elle n’est pas toujours à même de comprendre. En elle dort une Histoire dans son entier, des traumatismes, des images lointaines, aussi lointaines qu’incompréhensibles. Sur elle pèse le poids de plusieurs siècles de connaissance et de déchirements. Elle en sait trop, et ça lui pèse. Ce ne sont pas forcément des souvenirs individuels qui lui apparaissent, mais des bribes de mémoire collective, parfois détachées de tout contexte, qui surgissent. Ont-elles une réalité quelconque ? D'où viennent-elles ? Représentent-elles réellement ce qui s'est passé ou ces réminiscences passent-elles par le prisme de la conscience ? Qu'est-ce qui justifie leur apparition ? Autant de questions qui restent encore en suspens ...


Dernière édition par Jazz S. Lavingston le Mar 25 Aoû - 19:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] EmptyMar 25 Aoû - 19:01

    Très jolie présentation ♥️
    Tu es validé Jazz S. Lavingston [U.C] 687404
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MessageSujet: Re: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] EmptyMar 25 Aoû - 19:05

Mushi Jazz S. Lavingston [U.C] 846604
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MessageSujet: Re: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] EmptyMar 25 Aoû - 19:17

Wiiii bravo Jazzounette je t'aime Jazz S. Lavingston [U.C] 846604
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MessageSujet: Re: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] EmptyMar 25 Aoû - 19:21

Rho Mushi ma Bella je t'aime aussi Jazz S. Lavingston [U.C] 687404
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MessageSujet: Re: Jazz S. Lavingston [U.C]   Jazz S. Lavingston [U.C] Empty

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